Les créatifs et la suite Adobe
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On ne présente plus la suite Adobe. Vos parents, vos amis et même votre facteur connaissent Photoshop. Et les créatifs, ils en pensent quoi ?
Véritable pilier du monde de la création, Adobe a su, au fil des années et des rachats successifs, s’imposer comme la référence de logiciel graphique, vidéo, photo, etc. L’entreprise ne proposait au début qu’un catalogue de produits distincts (Photoshop, Illustrator, Flash, etc.) pour évoluer ensuite vers un tout avec le concept de suite, mettant en symbiose une liste abondante de logiciels et de possibilités avec Adobe Creative Cloud.
Un outil optimisé pour les créatifs ?
Derrière la réussite et la renommé, Adobe a-t-il pleinement tenu sa promesse ? Après une dizaine de versions, cette fameuse suite est-elle enfin parvenue à créer un workflow unique ? Dans ce produit très bien marketé, il y a le mot cloud, le passage des achats de licenses à la mensualisation, l’intégration d’une banque d’images et de vidéos, des petites choses qui donnent l’illusion d’un écosystème harmonieux et fluide. Mais en termes d’expérience pour les créatifs, l’outil unique est-il à la hauteur des attentes ?
Force est de constater que, depuis 2003 et la première version de la Creative Suite, nous n’avons toujours pas de pipeline fluide. Un graphiste peux travailler en vectoriel dans Photoshop, et Illustrator gère, quant à lui, bien mieux les pixels qu’avant. Premiere possède des fonctionnalités issues d’After Effects et vice et versa. Les frontières entre les différents logiciels se rapprochent effectivement et de nombreuses passerelles se multiplient.
Pourtant, il persiste toujours les mêmes aberrations qui vont à l’encontre de l’idée d’un tout : à chaque logiciel, une interface différente, et même des raccourcis clavier différents. Il y a toujours des formats de fichier différents : .psd, .ai, .prproj… sans parler de InDesign qui, jusqu’à peu, possédait un format non compatible avec une version plus récente du logiciel. On a fait mieux en termes de fluidité ! J’ajouterai que chaque software demande beaucoup d’espace de stockage et une machine très performante pour être utilisé convenablement. C’est un peu à rebours de la tendance à la mobilité actuelle.
La suite Adobe, trop compliquée ?
La stratégie à long terme d’Adobe ne devrait-elle pas d’aller au bout du concept de suite avec un logiciel unique ? vraiment unique ! Comme chez Tolkien, il faudrait un seul anneau pour les gouverner tous. À l’instar du rajout d’outils et de services annexes, ne faudrait-il pas qu’Adobe se concentre sur l’allègement, l’harmonisation et la fluidification de sa suite ? D’autant plus qu’en parallèle, le logiciel open source Blender est en train de montrer (plus d’infos ICI) , avec sa future version 2.8, qu’on peut intégrer différents usages (dessin vectoriel, montage, compositing, modeling 3D) en une seule expérience pour un stockage de seulement 450 Mo (contre plus de 15 Go pour la suite Adobe). On se souvient également de l’entêtement d’Adobe à vouloir garder la technologie Flash malgré sa lourdeur alors même que la tendance appelait de nouvelles solutions adaptés à la mobilité comme le HTML5.
Il ne faut pas se tromper, Adobe reste numéro 1, s’en passer complètement reste réservé à une minorité de courageux et la très grande majorité de contenu que nous consommons chaque jour est passé sous la moulinette Creative Cloud. Comme il est dit dans le comic book Spiderman : « À grand pouvoir, grandes responsabilités ». Adobe, Benjamin Parker is watching you !
Faites-nous part de votre expérience, quels logiciels utilisez-vous, comment jonglez-vous de l’un à l’autre ?